Les petits dormeurs sont plus sujets aux idées noires

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Les personnes qui dorment peu sont davantage sujettes à la rumination. Leur esprit est davantage attiré par les informations négatives que les événements positifs.
Les scientifiques s’intéressent particulièrement aux pensées négatives répétitives qui emprisonnent l’esprit entre regrets du passé et angoisses de l’avenir. «Le fait de ressasser sans cesse des idées négatives est lié à l’anxiété et plusieurs troubles de l’humeur. Par ailleurs, les personnes sujettes à la rumination présentent généralement des troubles du sommeil», relèvent les auteurs dans leurs travaux.
Pour étudier ce lien entre perte de sommeil et idées noires, les psychologues ont examiné 52 volontaires âgés de 18 à 65 ans ayant une forte tendance à ruminer. La moitié d’entre eux présentaient des troubles dépressifs majeurs et presque autant un trouble anxieux. En outre, plus de deux participants sur dix souffraient d’insomnie et un sur dix avait du mal à trouver le sommeil. Aucun de ces patients ne prenait de drogues ou d’antipsychotiques, molécules qui pourraient influencer leur sommeil.
Après la phase d’interrogatoire, les participants ont ensuite été invités à passer un test. Ils ont été exposés à des images neutres (individus qui marchent dans la rue, objets du quotidien) et des images négatives (armes à feu, couteau, animal menaçant). Il est établi que les personnes qui ruminent ont plus tendance à être attentives aux éléments négatifs que positifs. 

Trouble de l’attention 

Si ce test confirme ce trait de caractère des ressasseurs, il ressort que les sujets qui dorment peu scrutent davantage les images négatives que les photos neutres. Ils ont également plus de difficultés à porter leur attention sur autre chose. Par ailleurs, plus le temps d’endormissement est long, plus les volontaires semblent être absorbés par les images négatives. Pour les chercheurs de l’université de Binghamton, ces observations suggèrent que dormir peu contribue au maintien de ces pensées négatives intrusives. 
«On sait que la privation de sommeil affecte les capacités d’attention, mais aussi d’autres fonctions cognitives. Ceci pourrait expliquer pourquoi ces personnes ont du mal à mettre sous silence certaines informations pour en traiter de nouvelles», suggèrent les auteurs.
Ils soulignent, par ailleurs, que «le traitement des troubles du sommeil est associé à une amélioration des symptômes et du fonctionnement cognitif.» Ainsi, en allongeant la durée de sommeil des individus sujets à la rumination, il serait possible de prévenir l’apparition d’une dépression ou de troubles anxieux, suggèrent-ils. Des études ont déjà démontré les bienfaits de la relaxation et de la méditation. En occupant leur esprit, les ressasseurs trouvent le sommeil plus rapidement sans être envahis par les idées noires.

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